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C'est dans cette section du forum que nous abordons le candaulisme de façon approfondie et réfléchie. Vous êtes invités à engager une discussion sur ce sujet, à poser toutes les questions que vous souhaitez aborder et partager avec les autres membres coquins de ce site. Chacun est libre d'exposer en détail son approche du candaulisme au sein de sa relation de couple. Aucune interrogation n'est prohibée, n'hésitez donc pas à contribuer activement aux différents fils de discussion proposés.

Nous comptons sur votre participation enthousiaste pour échanger de manière constructive sur cette pratique singulière qu'est le candaulisme. Qu'il s'agisse de témoignages personnels, de questions sur les techniques à adopter, les limites à respecter, les plaisirs à explorer ou encore les éventuelles difficultés à surmonter, toute contribution permettra d'enrichir notre réflexion commune sur ce sujet passionnant.

Que vous soyez candauliste occasionnel, candauliste convaincu ou simple curieux, votre avis nous intéresse. Racontez-nous comment vous en êtes arrivé à vouloir partager l'intimité de votre partenaire, ce que vous en retirez comme satisfactions, les sentiments que cela éveille en vous. Interrogez-nous sur les aspects qui vous semblent obscurs ou problématiques. Ensemble, nous parviendrons à dissiper bien des malentendus au sujet de cette pratique et à en comprendre toutes les subtilités.

Le candaulisme est une facette de la sexualité humaine qui mérite d'être considérée sans préjugés ni tabous. C'est ce à quoi nous nous employons dans cette section, avec comme seul mot d'ordre la liberté d'expression et l'ouverture d'esprit. Alors, que les discussions les plus franches et les confidences les plus brûlantes commencent ! Nous sommes ici pour écouter, conseiller, rassurer et surtout partager notre goût pour le candaulisme.
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par Saxojaune
#2473936
Dali n'est pas resté puceau, ou impuissant ou un truc dans le genre ?
Si en plus de tous ses talents il était bon amant, alors là, c'était un surhomme !
#2473938
Dali avait "peur" des organes génitaux féminins, d'où sa virginité à 25 ans quand il rencontre Gala qui en avait 35, mariée et mère (avec une vie sexuelle mouvementée). Elle le dépucela. Il sera fou d'elle jusqu'à la fin. Elle sera sa muse et prendra en main ses affaires, car elle était aussi une redoutable femme d'affaires.
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par sergio
#2473945
Georges Brassens est connu pour avoir été le tiers d'un couple. Jeanne avait quelques 20 ans de plus que lui et était marié à un homme qui n'a jamais pris ombrage de la relation entre sa femme et ce jeune homme.
Ce ménage à trois a duré longtemps même quand il a rencontré Puppchen, l'autre femme de sa vie.
#2473979
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoûte et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terre
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage
Par un soir de novembre, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerre de Brest, avec des cris d'putois
Allumait ses feux d'artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices
"Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié
Mon époux vient d'partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'une maison de paratonnerres"
En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l'amour a fait le reste
Toi qui sèmes des paratonnerres à foison
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur, on ne peut plus funeste
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers faire sécher son mari
En m'donnant rendez-vous les jours d'intempérie
Rendez-vous au prochain orage
À partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
À regarder passer les nues
À guetter les stratus, à lorgner les nimbus
À faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n'est pas revenue
Son bonhomme de mari avait tant fait d'affaires
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer
Qu'il était devenu millionnaire
Et l'avait emmenée vers des cieux toujours bleus
Des pays imbéciles où jamais il ne pleut
Où l'on ne sait rien du tonnerre
Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a tenu tête ensemble
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mille de mon cœur a laissé le dessin
D'une petite fleur qui lui ressemble

xxxxx lien hors forum et pas instructif car dessus on peut aller voir autre chose que la chanson
Modifié en dernier par machaut le 05 nov. 2020, 16:49, modifié 1 fois. Raison : lien you tube
#2473983
Puisque je parlais du trio Paul Éluard/Gala/Max Ernst, j'aime beaucoup ce poème d'Éluard sur l'amour.

Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
#2474009
@Exetera noubliez pas que l histoire de Candaule est tragique celui qu il aimait voir prendre sa femme le tua et devint roi à sa place. Comme quoi le candauliste n 'est pas forcément une évidence. Par contre si l histoire a fait que son nom est associé à la pratique il ne faut pas oublié le cadre de la condition féminine dans la culture de ces royaume antique. D ailleurs dans le royaume de Candaule, la Lydie, les femmes avaient une sexualité qui vous étonnerait. Ainsi elles se prostituaient avant le mariage et ce n était pas forcé. Et si dans beaucoup de cultures anciennes la femme était libre sexuellement c est que nécessairement tout le monde y trouvait son compte.
#2474028
a propos du roi Candaule je vous engage à lire le texte de Jean de la Fontaine? "Le roi Candaule et le maitre en droit "
je n'en copie qu'un extrait , entier ce serait un peu long:



"Force gens ont esté l’instrument de leur mal ;
Candaule en est un témoignage.
Ce Roy fut en sotise un trés-grand personnage ;
Il fit pour Gygés son vassal
Une galanterie imprudente et peu sage.

Vous vovez, luy dit-il, ]e visage charmant
Et les traits délicats dont la Reyne est pourveüe ;
Je vous jure ma foy que l’accompagnement
Est d’un tout autre prix, et passe infiniment ;
Ce n’est rien qui ne l’a veüe
Toute nüe.
Je vous la veux monstrer sans qu’elle en sçache rien,
Car j’en sçais un trés bon moyen ;
Mais à condition… vous m’entendez fort bien
Sans que j’en dise davantage ;
Gygés, il vous faut estre sage ;
Point de ridicule desir :
Je ne prendrois pas de plaisir
Aux vœux impertinents qu’une amour sotte et vaine
Vous feroit faire pour la Reyne,
Proposez-vous de voir tout ce corps si charmant
Comme un beau marbre seulement.
Je veux que vous disiez que l’art, que la pensée,
Que mesme le souhait ne peut aller plus loin.
Dedans le bain je l’ay laissée,
Vous estes connoisseur ; venez estre témoin
De ma felicité suprême.
Ils vont : Gygés admire. Admirer c’est trop peu :
Son étonnement est extrême.
Ce doux objet joüa son jeu.
Gygés en fut émeu, quelque effort qu’il pust faire.
Il auroit voulu se taire,
Et ne point témoigner ce qu’il avoit senti ;
Mais son silence eust fait soupçonner du mystere :
L’exageration fut le meilleur parti.
.../...
#2474061
Tragique histoire en effet que celle du roi de Lydie Candaule qui a inspiré plusieurs peintres au XIX siècles, comme ses deux œuvres comme celle de William Etty ou de Jean-Léon Gérôme

Etty (le roi Candaule).JPG

Jean-Léon Gérôme (Le roi Candaule).jpg
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#2474510
La sexualité pré-islamique était plus libre et plus diverse . Ici aussi comme pour la chrétienté, la religion a bridé les choses au détriment de la femme arabe qui avait plusieurs possibilité de niquer les homme , niquer venant de l'arabe nikah.
Ainsi il y avait le nikah dhawaq qui permettait aux femmes de déguster les hommes en se mariant avec les hommes les uns après les autres. Il y a une expression arabe qui veut dire "plus vite que le mariage d'Um Kharijah" une femme réputée pour s'être mariée avec plus de 40 hommes de 20 tribus différentes
Il y avait aussi le nikah tarjih ou jusqu'à 10 hommes pouvaient avoir des rapports avec une même femme , un gang bang antique en quelque sorte. Si elle tombait enceinte , elle choisissait l'homme qu'elle désirait et celui ci était obligé d'y consentir
Egalement , le nikah hidn permettait à la femme de mettre un drapeau devant sa porte pour acceuillir les hommes qu'elle voulait. Si elle tombait enceinte , le père était déterminé par un juge sage qui recherchait les similitudes entre les pieds de l'enfant et les pieds des hommes qui avait niquer avec la dite femme
L'islam a interdit toutes ses pratiques en faisant passer les arabes du matriarcat au patriarcat et de fait enlevé beaucoup de liberté aux femmes et aux hommes aussi d'ailleurs engendrant toute la frustration que l'on sait
#2474517
Très intéressant. Merci.
La religion hindoue avait, avant les invasions musulmanes et la colonisation anglaise, une vision beaucoup plus naturelle de la sexualité ; et les femmes comme les déesses jouaient un grand rôle dans le plaisir des sens et de la chair.
Quand on visite les temples hindous, comme Khajuraho, on est émerveillé par les bas-reliefs illustratifs du Kamasutra.
#2474911
je peux aussi évoquer les racines de la danse du ventre
Dans l'antiquité égyptienne, les prêtresses sacrées faisaient tournoyer et onduler leurs corps afin que la déesse de la fertilité prenne possession de leurs corps, a partir de là elles devenaient elles même divinités et offraient leurs corps aux hommes
je ne peux m'empêcher d'évoquer la danse du ventre sans penser à la femme d'un de mes amis qui était égyptienne et qui dansait bien la danse du ventre et qui a été ma maitresse pendant plusieurs années avant qu'elle devienne celle de ma femme
#2482281
Excellentes références.

Et pour permettre à nos Miss de s'affranchir de siècles d'éducation monothéiste - et donc monogame - il faut du temps.

Et disposer de ce temps là est une richesse offerte à peu, entre travail ou précarité sociale, famille ou son éclatement et contraintes sociales de tous ordres.
#2596575
Je reviens sur ce post avec un extrait d'un ghazal ( poème érotique )de Mirza Rah Chan Kayil un prince poète afghan du XIX em siècle qui est clairement candauliste . Étonnant non? , oui cette terre d'islam rigoriste avait des êtres libres

"... et je chanterai à ton tâti (amant ), les paroles que tu aimes et qui , distillées à ton oreille

te font écarter l'anneau gardien des lèvres et tendre la coupe des baisers

paroles que je te criai hier encore , moi le derviche de ta porte

et que tu veux entendre crier par une autre bouche aujourd'hui

je porte en moi la senteur de ton corps



Et puis je lui chanterai un ghazal pour lui apprendre la façon savante

de dénouer tes cheveux et de démêler tes grosses et luisantes tresses noires

lourdes de parfums et de muhurs , de fleurs et de tickas



.../...



"Et puis je lui chanterai la manière très lente de cueillir sur tes lèvres

tes baisers doux comme des dattes

de cueillir sur tes seins toutes les fleurs épanouies

narcisses , œillets et roses

de cueillir sur ta gorge tous les fruits parfumés

oranges , pêches et fraises

Je porte en moi la senteur de ton corps "...
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par Lelonge
#2596589
Effectivement à mon idée la monogamie et la polygamie sont plus des régimes juridiques, des organisations sociales, chacune pouvant être compatible avec le monothéisme. Ce sont peut-être plus les questions liées au désir, au plaisir, au corps qui ont été problématiques dans le christianisme notamment. Ceci dit je ne suis pas spécialiste en sciences des religions et encore moins théologien. :D
#2596733
@Nadyia cette polygamie rappelée se pare d'une exclusivité masculine dans sa référence.

N'étant pas sociologue ni ethnologue, je sais que d'autres peuples fonctionne bien autrement qu'au travers du prisme culturel des trois religions du livre (comme si les autres étaient incultes d'ailleurs) pesant sue les femmes, très exclusivement.

Par contre, pour une exploration au quotidien d'une sexualité personnelle, avec Candice, nous ne manquons pas le podcast de Maya Mazaurette sur France Inter - ainsi que ses écrits. Très frais <3 :x <3
Saxojaune, jeanrp a liké
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par fundus
#2596883
Intéressant post ,une femme musulmane qui est repudié par son mari ne peux revenir avec lui qu après avoir contracté un mariage avec un autre homme qui a son tour la repudie pour pouvoir revenir à son premier mari .
Il existe aussi surtout chez les chittes zaoudj moutaa une sorte de pacte de mariage qui peux durer 24 à 48 h la seule condition d avoir deux témoin homme ....
#2689519
Extraits d'un roman que j'ai publié il y a une douzaine d'années ;)

"– Par amitié pour lui ! Je voulais que les clichés soient en lieu sûr. C’est à cause d’elle que je dois partir. À cause de Marie. Elle a épousé mon meilleur ami, Henri de Régnier ! Il m’a trahi ! Nous devions faire notre demande ensemble ! Alors que j’étais en voyage, il a payé les dettes de jeu du père, le vieux Heredia. Elle a été vendue ! Mais il y a une justice. Elle s’est toujours refusée à lui. Le mariage n’est pas encore consommé, et c’est moi qui ai baisé et enculé Marie !
– De quoi vous plaignez-vous ?
– Je voulais l’épouser ! Mais elle est enceinte. Vous comprenez ? Le cocu ne voudra jamais croire à une conception miraculeuse. Il faut absolument que le mariage soit consommé maintenant ! Le cocu ferait un scandale, et jusqu’à présent nous avons sauvé les apparences..."


"– Ah, c’est l’aveu ! Épanche-toi, je te comprendrai. Moi aussi on me délaisse...
– Mais tu es mariée !
– Si peu. Le mariage ne protège personne contre les peines de cœur. Je délaisse mon époux pour un homme qui à son tour me fuit... Qu’ils aillent au diable tous les deux !
– Tu es bien amère.
– Une vague de temps en temps. Mais je sais aussi me consoler.
– Conseille-moi...
– Je ne sais rien de ton homme. Mais, dis-moi, il aime les jeunesses ton satyre. Quel âge a-t-il ?
– Trente-neuf ans, mentit Lucie.
– Quinze ans d’écart ! C’est peut-être mieux pour apprendre. Mais pour les prochains tu devrais en essayer de plus jeunes. Sauf si tu te maries. Vingt ans d’écart, c’est bien pour un mari. Il te laissera vite tranquille ! Et tu pourras prendre un amant.
– Mais je ne veux pas qu’il me laisse tranquille !
– Bien sûr, c’est le début, la passion, le feu... Depuis quand dure votre liaison ?
– C’est le cadeau que je me suis fait pour mon anniversaire. Le jour de mes vingt-quatre ans.
– Novembre ! Mon Dieu ! Et moi qui jouais les femmes d’expérience ! Tu as failli me coiffer. À quelques jours près, tu perdais ta fleur avant moi. Quel automne !
– Mais tu es mariée depuis...
– Deux ans en octobre. C’est pour ce triste anniversaire que j’ai offert des cornes, que dis-je, des bois, à mon cher mari, qui ne l’était que de droit, et non de fait !
– Il préfère les hommes ?
– Ah non, dit Marie en s’esclaffant, c’est moi ! Moi, je préfère les hommes !
Égayée, Lucie répliqua :
– Tu... préfères ?
– J’espère que nos mères n’écoutent pas aux portes.
– C’est peut-être nous qui serions bien avisées de le faire. Mais tu as raison, restons dans la décence.
Un silence s’installa, bientôt rompu par Marie :
– Nous pourrions parler... de la guerre de Cuba, comme mon père.
– Et pourquoi pas du procès Zola, répondit Lucie ?
– Ah non, coupa Marie, ce n’est pas drôle !
– Oui mais c’est lui mon rival, la cause de ma solitude.
– S’il ne t’a pas délaissée pour une autre, il reviendra ! Le vieux Zola n’a pas tes charmes.
– Je crois que j’ai été maladroite. Je l’ai menacé par avance de le tromper.
– Cela dépend des hommes... Il est écrivain ?
– Oui, pourquoi ?
– Ah, ce sont les pires !
– Vraiment ?
– Oui, petite dévergondée. J’ai malgré tout connu plus d’hommes que toi pendant les quelques mois de notre vie amoureuse. J’ai rattrapé les années perdues !
– Mais pourquoi les écrivains ?
– Je l’ignore, mais c’est un fait établi et vérifié par la méthode expérimentale. Les écrivains sont des cochons ! Par conséquent il se peut que... Tu ne me diras pas son nom ?
– Alexandre.
– Il se pourrait, dis-je, qu’Alexandre par vice te pousse à le tromper. Ce serait la vraie raison de son apparente indifférence.
– Mais pourquoi ?
– Ça l’excite bien sûr, ce vieux cochon. Il t’a eue vierge et ça, aucun autre ne pourra le lui prendre. Il veut te modeler à son goût, faire de l’honnête jeune fille une dépravée. Rien ne plaît tant à ces hommes que de nous écarteler, au physique comme au moral.
– Tu vas bien vite pour parler de quelqu’un que tu n’as jamais vu.
– Tout artiste, tout écrivain rêve d’être un Pygmalion. Il veut donner vie aux obsessions de son esprit malade. Je ne connais pas ton Alexandre, mais je connais mon Pierre. À la ville c’est un jeune homme très poli, très cultivé, dont toutes ces dames voudraient faire leur gendre. Bien sûr, il a écrit des romans un peu lestes, mais de nos jours les mères sont tolérantes envers les personnes célèbres. Surtout la mienne. Seulement voilà, le charmant célibataire écrit aussi pour ses tiroirs, et pour quelques amis, des petites pièces merveilleusement dégoûtantes qui font de ses romans des missels.
– Tu parles de Pierre... Louis ? bredouilla Lucie incrédule.
– Oui.
– Pierre Louis est ton amant ?
– Oui.
– C’est passionnant, continue !
– C’est mon père qui a décidé le mariage avec l’autre ! Mais moi je n’ai pas renoncé à mon choix. Il a fallu deux ans pour le convaincre de cocufier son meilleur ami. Mais j’ai découvert que tous ces scrupules masquaient un esprit très pervers. Il a voulu me photographier nue, et plus encore... je ne devrais pas...
– Si, si !
– Il m’a fait coucher avec sa maîtresse arabe et il nous a encore photographiées dans des situations...
– Tu as couché avec une femme ?
– Je ne dis pas que cela m’a déplu, mais je préfère les hommes. C’est d’être photographiée qui donnait son piquant à la situation.
– Mais c’est terriblement compromettant.
– J’étais folle d’amour. Depuis le départ de Pierre, je ne sais pas où sont les clichés. Je ne crois pas qu’il aurait osé les montrer... Mais il m’a tellement déçue...
– Pourquoi ?
– Au point où j’en suis, je peux te l’avouer. Je suis enceinte.
– Oh !
– Et mon mari qui me touchait à peine ne veut plus du tout. Il ne faudrait pas que cela nuise à l’enfant, dit-il. Comme cochon, il ne vaut pas Pierre. C’est à se demander s’il écrit lui-même ses vers. Il a peut-être un nègre.
– Le nègre, c’est Pierre !
– Oui ! très bonne idée. Pierre Louis écrit pour Henri de Régnier et baise sa femme au passage, voilà qui ferait un roman très amusant, concéda Marie.
– Tu prends la chose avec humour.
– Il le faut bien. Mais tu ne sais pas le pire. En apprenant la nouvelle, Pierre s’est affolé et s’est enfui chez son grand frère, au Caire. J’étais si heureuse, moi, de porter son enfant. Les hommes sont des lâches. Pas un pour racheter l’autre ! Sois prudente Lucie, tu n’as pas de mari pour couver l’œuf d’un autre !
– Alexandre en est bien conscient.
– Pierre et moi aussi. J’aurais dû plus souvent me faire enculer. Ça n’enlève rien au plaisir, et quelle sérénité, quelle sécurité !
– Ah, toi aussi tu...
Lucie s’interrompit, sentant qu’elle était tombée dans un piège.
– Oui ma petite, tu ne crois pas que j’allais te raconter toute ma vie sans obtenir la moindre confidence en retour !
– C’est bien joué.
– Alors, tu aimes ça ?
– Oh oui, c’est tellement fort ! Comme un rayon de soleil qui entrerait dans mon cul...
– Ah, que c’est joliment dit. J’oubliais que tu es poète. Ça fait du bien d’en parler non ? Comme d’avouer qu’on écrit des poèmes en cachette, et s’apercevoir qu’on n’est pas la seule.
– Serions-nous si nombreuses ?
– Pour en avoir le cœur net, parle à tes amies.
– Mais tu ne tiens pas tes promesses. Où sont les expériences prouvant que les écrivains sont des cochons ? Si j’écarte ton mari, il ne reste que Pierre Louis. C’est peu.
– In cauda venenum... C’est vrai, au fond tu as raison. Mariée et toujours pucelle à vingt-trois ans passés, je méritais ce coup d’épingle. Je me suis bien rattrapée depuis. Quelle curieuse expression, s’il y avait du venin dans la queue, nous serions toutes mortes !
– D’une petite mort ! osa Lucie."
Dionysos06 a liké
#2760781
Au Sri Lanka au 17 em siècle alors royaume de kandy, les femmes avaient couramment deux maris alors qu'aucun homme n'avait deux femmes
jeanrp a liké

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