Pour vous faire le récit fidèle de notre escapade du week-end dernier, il faut remonter à l'hiver dernier, à l'automne même. Après la mise en place du couvre-feu, alors que Clara avait furieusement envie de voir son amant, nous avions galéré pour aller chez lui, ce soir là, nous avions fait plus de deux heures de voiture pour passer finalement 30 minutes chez Abel. Résultat, pas de miracle, Clara n'était pas en condition pour coquiner en toute détente, le stress de la route et du couvre-feu. Quant à Abel, imaginez-vous la difficulté de nous attendre pendant des heures pour être en forme pile au bon moment, il n'avait pas non plus profité de cette rencontre.
La frustration nous avait conduit à imaginer passer tout un week-end ensemble, de se donner le temps de faire monter l'excitation, le temps de faire l'amour, de se câliner ensuite. Donc, nous sommes vite tombés d'accord sur le principe de partir tous les trois dès que la situation nous le permettrait.
Il y a trois semaines, les annonces de l'exécutif nous autorisent à évoluer au delà des fameux dix kilomètres. Aussitôt, je me rue sur l'application d'hébergement, je fais une recherche dans un rayon de 2 heures autour de Paris et je réserve un logement tout près des châteaux de la Loire pour le week-end du 7 mai.
La réservation est pour 3 adultes, il nous faut attendre fébrilement deux ou trois semaines pendant lesquelles il y a peu de place pour le sexe et le rêve. Mais la perspective de cette escapade nous aide à tenir bon pour le travail et dans la maison.
Un petit point qui parle de moi: j'ai la chance de pouvoir travailler de chez moi et d'avoir été peu impacté par la crise dans mon travail, c'est une chance et j'en ai conscience. Mais après plus d'un an isolé, moi qui suis tellement sociable, qui aime rencontrer des gens, m'intéresser à eux, tisser des relations riches et diverses je commence à déprimer, à ne plus supporter de vivre en permanence avec les enfants (même s'ils sont adorables et que je n'ai vraiment pas à me plaindre). En permanence, ça veut dire qu'il n'y a aucune place pour la moindre discussion autour du sexe, en permanence ça veut dire qu'il faut les soutenir et les aider car le confinement est difficile aussi pour eux. Être en télétravail en permanence c'est aussi laisser le travail envahir totalement mon esprit, plus de coupure, plus de distinction entre le "privé" et le "travail".
Je raconte tout cela pour arriver à vendredi dernier, nous devons prendre la route après le travail avec Abel. La journée se passe difficilement, je stresse, j'ai peur que tout soit annulé au dernier moment. Mauvaise nouvelle, Abel sera retenu au bureau jusqu'au soir et nous savons que nous ne pourrons partir qu'à 21 heures, bien après le couvre-feu et il me faut demander à notre hôte de bien vouloir nous accueillir entre 23 heures et minuit. Pas l'idéal. C'est le soir qu'on choisit nos enfants pour venir passer du temps avec nous, nous poser plein de questions, ils ne comprennent pas ce qu'on attend car ils sont persuadés que nous partons que tous les deux. On ne peut pas parler de ce qui nous stresse, la proriétaire du logement ne répond plus, Abel n'arrive pas, je stresse je ne suis pas bien. Les enfants continuent de nous "harceler" de questions, le chien sent que quelque chose ne va pas, il est totalement hystérique. Je regrette de m'être aussi mal organisé, je regrette d'avoir réservé ce weekend, je voudrais tout annuler et aller me coucher.
Clara en train de se préparer, le sourire est là mais on n'est ultra tendus...
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Vendredi, il est 21 heures, Abel arrive enfin après 1h30 de galère dans les transports, il s'installe à l'arrière de la voiture. Nous sommes tous les trois, enfin ! Mais tous les trois dans un état de nerfs qui fait que nous parlons sérieusement durant le trajet, il nous faut beaucoup de temps pour se sentir un peu plus détendus. Après une heure de route, la proprio nous rassure, nous pouvons arriver tard, cela ne lui pose pas de problème.
Gros soulagement, nous ne dormirons pas dans la voiture
Nous arrivons à destination à 23h30, la propriétaire nous accueille et nous fait visiter les lieux. Mauvaise nouvelle, il s'agit d'un appartement attenant à leur maison de famille, ils ont aménagé ce logement dans le garage, on va donc passer le week-end dans la propriété d'une famille avec des enfants, des cloisons fines nous séparant et avec du vis-à-vis de tous les côtés.
Mais, on ne bronche pas, on est bien décidés à en profiter quand-même, on verra bien.
Il est minuit, on s'installe pour un apéro tardif, Clara et Abel dans le canapé Ikea et moi en face, sur le fauteuil Ikea, séparés par la table basse Ikea. Rapidement il se câlinent et se caressent, tout en discutant enfin paisiblement.
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Bon, maintenant le décor est planté, l'ambiance va finir par chauffer sérieusement, vers une heure du matin, ce que je raconterai ensuite
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