Et ainsi va la vie.
J’ai lu, dans le forum, un article qui a bouleversé mon existence. Il faut dire que l’on peut trouver, ici, des articles hautement scientifiques qui n’ont pour seul but que d’élever nos consciences.
J’ai lu, disais-je, un article rédigé de main de maître par un éminent membre du forum dont le sérieux, la bonne foi et l’impartialité ne peuvent être contestés.
Je disais donc qu’en lisant cet article, j’ai appris que les femmes avaient une date de péremption.
Merde alors ! Je n’en revenais pas.
En poursuivant la lecture de ce merveilleux article, je découvris les symptômes qui guettaient inévitablement nos épouses :
« les femmes, à partir de 47 ans avec la pré-ménopause, puis 51 ans avec la ménopause, voient leur corps et leur humeur changer avec les dérèglements hormonaux : sommeil perturbé, nervosité, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, baisse de la libido... ».
Et dire que ma chère et tendre épouse, ne sachant pas avoir dépassé sa date de validité, croit encore avoir une libido ; pauvre petite chose si fragile et si périssable !
Notre éminent savant conclut son ouvrage par la question suivante :
« doit-on, nous, en tant qu'époux, nous résoudre à ne plus côtoyer la même femme qu'on a connu pendant toutes les années précédentes et tirer un trait sur une sexualité fréquente et débridée ? ».
Évidemment non ! Après tout, nous ne sommes pas soumis aux mêmes lois de la physique qu’elles.
Donc, puisqu'il est admis que la cinquantaine passée, nous ne devenons pas des pantouflards ventripotents, que faire de nos femmes ? Il faut se rendre à l’évidence et, malgré les années passées à nos côtés, se résoudre à s’en séparer.
Oui mais comment ?
J’ai tout d’abord interrogé un voisin qui tient, de père en fils, une honorable officine créée par un aïeul venu, en 1871, de Versailles à Paris pour s’y établir en tant que boucher. Hélas, ce brave homme s’offusqua « Il n’y a jamais eu et n’y aura jamais de viande avariée chez moi ! ».
Alors, n’ayant trouvé d'autre solution, je dois me résoudre à l’abandonner au bord d’une route.
Et moi dans tout cela ? Vais-je rester seul ? Qui tiendra le logis, qui cuisinera et qui reprisera mes chaussettes ?
Devrais-je la remplacer par une jeune femme de 25 ans ?
Quoique, pour ne pas y perdre au change, je devrais peut-être la remplacer par 2 jeunes femmes de 25 ans ?
Oui mais ça voudra dire les éduquer, ça prend du temps ça messieurs et puis soyons honnêtes, je m’y suis habitué, moi, à ma petite bonne femme, avec tous ses défauts et ses quelques qualités.
Faut me comprendre, la cinquantaine passée, devenant pantouflard et ventripotent, je m’attache de plus en plus à mon confort et à mes petites habitudes, et en dépit du bon sens, je vais garder ma tendre épouse et ne lui dirais jamais que sa date de validité est dépassée.
Je dois aussi vous avouer que j’adore la photographier et partager ses photos avec ceux que sa péremption ne rebute pas.
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